
C’est avec grand intérêt que nous avions pris connaissance au mois de mai du rapport présenté par Thomas Mesnier, député de Charente et membre de la commission des affaires sociales, au sujet de l’organisation des soins non programmés dans les territoires.
Nous avions alors pris contact avec son cabinet afin de solliciter un rendez-vous pour évoquer plus en détails les perspectives d’évolution en matière d’accès direct et de prévention.
Mercredi premier août, nous avons ainsi pu nous entretenir avec Thomas Mesnier et l’un de ses collaborateurs afin de leur présenter nos propositions en rapport avec l’accès direct.
Alizé a toujours envisagé l’accès direct comme une étape fondamentale vers l’émancipation de la kinésithérapie. Une émancipation au service de l’intérêt général puisque les études menées sur l’accès direct en Australie, au Canada et dans certains états américains montrent l’intérêt de cette pratique.
Intérêt financier tout d’abord, en diminuant notamment la durée des arrêts de travail ainsi que les prescriptions d’imagerie. L’accès direct constitue un vecteur d’économie considérable, mais aussi et surtout un intérêt sanitaire. En exemple, les patients qui vivent un épisode de lombalgie aigüe et qui bénéficient d’une prise en charge en accès direct, ont moins de risques de récidive et éviter les épisodes chroniques.
Cependant, si l’on souhaite investir pleinement cette nouvelle compétence, il est nécessaire de faire preuve de responsabilité. Pour pouvoir prendre en charge nos patients en accès direct en toute sécurité, il est indispensable de savoir identifier les signes qui indiquent que l’état du patient ne relève pas uniquement de la kinésithérapie mais nécessitent une consultation et suivi médical.
Aussi, nous proposons pour les kinésithérapeutes déjà en exercice un accès direct élargi conditionné à l’obtention d’une formation d’une centaine d’heures de type DU ou DIU, sanctionnée par un examen.
La question ne se pose pas pour les étudiants car dès juin 2019, les nouveaux kinésithérapeutes auront suivi un cursus qui intègre les éléments permettant d’émettre un diagnostic d’exclusion.
Nous avons également pu aborder avec Thomas Mesnier les aspects concernant les évolutions nécessaires à la mise en place d’une réelle politique de prévention en kinésithérapie. Si les gouvernements passés n’ont eu de cesse de marteler que la prévention devait devenir un des piliers de notre système de santé, aucune disposition concrète n’est venue permettre une mise en pratique. Or la kinésithérapie devrait en être le vecteur majeur essentiel.
Nous avons proposé la création de consultation de prévention aux différents âges de la vie afin de détecter précocement les problématiques susceptibles d’affecter durablement la santé de nos patients. Ces différentes consultations de prévention vous seront présentées dans le prochain numéro de l’Actu’Alizé.
De nouveaux rendez-vous sont prévus pour porter ces propositions auprès des responsables politiques susceptibles d’intercéder en faveur de l’avenir de notre profession.
En parallèle nous travaillons activement à l’élaboration de projets concernant l’accès direct et la prévention dans le cadre de l’article 51 ainsi qu’à l’élaboration d’une campagne de communication afin de promouvoir ces compétences.